Je suis partie en vacances avec le livre d'Anne Dufourmantelle, Puissance de la douceur. Une traversée dans les eaux profondes de l'intériorité, avec cette femme philosophe et psychanalyste, qui, bien avant de donner sa vie pour sauver des enfants de la noyade, l'avait vouée à la douceur.
La douceur....une forme de résistance pour elle, à l'opposé de toute mièvrerie, ou de toute effraction. La douceur est comme une trêve, un temps suspendu qui arrête la violence devant la porte et trace un chemin à parcourir de l'ordre de l'inédit.
" Qualité charnelle autant que spirituelle, la douceur est une érotique dont l'intelligence du désir ne cherche ni captation ni contrainte, mais le jeu ouvert de tous les registres de la perception."
J'ai clos mes vacances avec la lecture d'une thèse magnifique sur le chapitre 4 du livre de la Genèse, où le meurtre d''Abel par CaÏn introduit la violence au coeur de l'histoire humaine. De douceur, il était pourtant question au chapitre 2, quand il a été donné à l'homme de vivre sans tuer en se satisfaisant du végétal.... Mais il aurait fallu que l'homme résiste à la triple tentation de ne pas tout manger, de ne pas rester seul et de ne pas se confondre avec lui-même. Accepter le manque, vivre avec l'autre, refuser la fusion incestueuse sont paradoxalement les voies bibliques du chemin de la douceur.
Inévidente, mais bien présente au coeur de chacun en son intériorité profonde, la douceur est une tâche quotidienne qui transforme. Elle se cultive, elle s'arrose comme une plante à laquelle on tient particulièrement, elle dit notre désir de mettre la fraternité au centre. Elle déploie sa tendresse et vient nous caresser.
"La douceur appartient avant tout au palais, à la mémoire de la succion du nouveau-né. Le goût du sucré en est l'universel métaphore. le sucré et le miel. Elle est une odeur de lait, de figue, de roses, elle est toutes les odeurs aimées qui nous font revenir à notre premier corps, un corps d'avant le corps, spirituel autant que sensoriel, pas encore cadenassé par la tyrannie de la conscience de soi et les réglages d'une époque en mal de sensations fortes. "
Et contrairement à toutes les idées reçues, elle ne s'oppose pas à la performance. Au contraire, s'accorder de la douceur à soi-même revient à s'autoriser à ne pas passer en force les étapes que l'on envisage, mais de se les approprier comme des séquences de vie qui se déroulent tels des passages de clarté et de fluidité.
"Elle est une spirale qui vous amène vers une hauteur inaperçue de vous jusqu'alors, quand la verticalité découvre dans un espace cent fois parcouru jusqu'à la nausée, dans la répétition des jours, des attitudes, des paroles, un chemin inconnu, une élévation qui fait appel d'air. "
Et vous ? Cultivez-vous votre douceur ? Parlons-en ! www.coachpersonal.info
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