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Faire son deuil

Le temps du confinement nous a embarqué dans une série de deuils très particuliers.


Ceux qui ont perdu un proche ont eu à vivre en plus de la perte d’un être cher, une séparation de corps très cruelle, sans pouvoir l’accompagner, ni le veiller, parfois même sans pouvoir assister à la cérémonie funéraire.


Les autres deuils sont ceux de nos vies de confinés : deuil du job qui devait démarrer, deuil de son activité professionnelle impossible à reprendre (je pense particulièrement aux restaurateurs), deuil de ses projets personnels, deuil des vacances à venir, deuil d’un printemps à la plage, deuil de sa date de mariage, deuil du monde d’avant....


Nous avons besoin de temps pour revenir pleinement à la vie. Les étapes qui jalonnent le deuil sont comme une traversée colorée d’émotions qui expriment notre état intérieur : le choc, la douleur, la colère, le marchandage, la dépression, la reconstruction, l’acceptation.


Chaque étape a sa fonction, prendre conscience d’un avant et d’un après, avoir mal, refuser le réel car on lui préférait l’avant, avoir du ressentiment à l’égard de la personne perdue comme si c’était de sa faute, être anesthésiée et empêché de vivre, s’autoriser à construire de nouveaux projets, accepter le deuil et vivre à nouveau.


Sortir du confinement, c’est vivre différemment, avec la réalité du virus et ses modes de propagation, mais c’est aussi commencer à envisager les reconstructions possibles, après nos deuils.


Chacun son rythme dans cette capacité à rebondir, le “y a qu’à, faut qu’on” est à bannir, nous ne sommes pas obligés d’aller bien…


Alors, donnons les moyens de nous entraider pour vivre cet événement particulier.

Photo by Brian from FreeImages




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