J’ai été interpellée par la réflexion d’Aubry Pierens consultant en stratégie et management sur notre obsession des chiffres pendant ce confinement. Nous avons tous été comme suspendus au point de situation publié tous les soirs à 19 heures par les responsables de la santé publique. Moi la première.
Le mercredi 13 mai, on peut y lire : “ 27 074 décès au global à déplorer depuis le 1/03.”
Rien de plus impersonnel qu’un chiffre, surtout lorsqu’il est ramené à du global….
Rien de plus opaque aussi, il suffit de lire les extrapolations farfelues des complotistes.
“La médiation du nombre est devenue le passage obligé de notre rapport au monde” constate le philosophe Olivier Rey. Ce dernier va jusqu’à dire que nos sociétés sont aujourd’hui solidaires de la statistique.
Pour lui, c’est le signe de la modernité, qui marque le passage d’une société d’appartenance à une communauté à une société pensée comme un rassemblement d’individus. De l’ordre a priori, à la classe sociale à laquelle l’individu est décompté.
Sommes-nous donc réductibles à une donnée de la statistique dans nos existences individuelles ? Une part de nous espère bien que non.
Stendhal l'avait mis en scène quand Fabrice del Dongo le héros de la Chartreuse de Parme est totalement perdu dans la foule des armées napoléoniennes sur le champ de bataille de Waterloo...
Alors, comment vivons-nous les chiffres de notre quotidien ?
Le nombre de nos battements cardiaques, de nos pas, de nos calories brûlées ?
Le nombre de nos amis sur les réseaux, de like d’un post, ou de followers ?
Le pourcentage d’ouverture de nos mails ?
Le nombre de nos voitures, de nos maisons parfois ?
Le nombre de nos jours de RTT, de nos vacances ?
Le nombre de nos trimestres de retraite ?
Le chiffre de notre salaire ?
Le chiffre de notre âge ?
S’ils nous permettent de nous situer de manière comparative, que disent-ils de notre écologie personnelle ?
En quittant les chiffres, les tableaux excel et les quantités pour nous comprendre, nous pourrons accéder à un regard plus qualitatif, qui rend compte du vivant, du concret, du signifiant.
Préférer le sens au résultat, le processus au bilan, le chemin à la terminaison.
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