J’avais oublié cette petite expression apparemment anodine et toute simple qui vous compare à une cervelle d’oiseau. Celle-ci m’avait été pourtant si souvent adressée dans mon enfance par mes enseignants ou ma propre mère. Combien de fois l’ai-je entendue à l’occasion de l’oubli d’une trousse, du carnet de correspondance ou des affaires de gym !
C’est à l’apéro en regardant l'étiquette de la bouteille de vin blanc avec une linotte si poétique, que la formule m’est revenue comme une injonction qui était restée gravée en moi sans que je ne m’en rende compte. : « Tu es vraiment une tête de linotte ». Anecdotique, me direz-vous…
Mais j’ai le sentiment encore aujourd’hui que mes oublis (et du coup ceux des autres !) sont préjudiciables, comme si oublier était moralement répréhensible. Ils ne sont pourtant que le signe manifeste d’un départ trop rapide (oubli de mon portable), d’une distraction (oubli de mon sac à l’arrêt de bus), ou d’une préoccupation (poser un lapin).
Qui d’entre vous n’a pas cette année oublié ses clés, le mot de passe d’un site, la place de parking de sa voiture, son parapluie, l’itinéraire à emprunter, ou encore le numéro de code de sa nouvelle carte bleu professionnelle ?
A relire mes plus grands oublis, ils ont même été l’occasion d’imagination créatrice ! Ainsi par exemple lorsqu’il m’a fallu faire cours à l’université sans mes notes. Un vrai challenge avec un résultat bien plus vivant et bien meilleur qu’avec des notes.
Et puis, il y a aussi des oublis « heureux », ceux qui apaisent la mémoire lorsqu’elle porte des blessures trop vives. Une manière de les mettre en réserve dans l’attente d’une relecture plus pacifiée de celles-ci.
Alors évidemment, je pourrai manger encore plus de poisson, bourré d’oméga 3 pour entretenir ma mémoire ! Et pourquoi pas…
Et vous ? Quelle est la petite phrase anodine de votre enfance qui vous touche encore, sans que vous en soyez vraiment conscient ?
Parlons-en. https://lc.cx/mrXf
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